Cinq questions à la psychologue Françoise Susset, présidente de l’Association canadienne des professionnels de la santé transsexuelle.
De quoi s’agit-il ?
Les personnes transsexuelles sentent carrément qu’elles sont nées dans le mauvais corps et qu’elles doivent le modifier pour appartenir à la case qui correspond à leur identité sexuelle.
Pour la majorité des gens, il n’y a aucun conflit entre le sexe biologique et l’identité sexuelle, logée dans le cerveau. On se reconnaît dans son corps d’homme ou de femme, de fille ou de garçon. Pour les personnes transsexuelles, cette identification se fait à l’opposé du corps.
Comment l’expliquer ?
La transsexualité se déclare à un très jeune âge, à partir de 2 ou 3 ans. Mais il se peut qu’on mette 60 ans avant de définir ce malaise. Les recherches penchent vraiment dans le sens d’explications biologiques plutôt que vers des facteurs extérieurs comme l’influence parentale.
Peut-on y changer quelque chose ?
On ne peut pas influencer la transsexualité, pas plus qu’on ne peut influencer l’homosexualité qui émergera à la puberté. Mais on peut réprimer, nier complètement cette possibilité, ce qui créera des effets problématiques. Il est important de respecter l’expression de genre de l’enfant.
Qu’est-ce que la dysphorie du genre ?
C’est la souffrance associée à un corps qui ne correspond pas à l’identité sexuelle. Les études démontrent que les traitements médicaux sont extrêmement efficaces pour la soulager.
S’agit-il d’un trouble de santé mentale ?
Il s’agit d’un problème médical, et non d’un problème mental. Le corps ne correspond pas à la personne. Donc, pour résoudre le problème, on modifie le corps avec des hormones et des opérations. Le traitement n’est pas une psychothérapie.
Des problèmes anxieux et dépressifs associés à la dysphorie du genre ou à la transphobie peuvent toutefois apparaître.
Malheureusement, tant que la dysphorie du genre figure dans la rubrique des maladies mentales, les gens s’en servent pour justifier la discrimination envers les personnes transsexuelles et transgenres. Ils se disent: « Ce sont des malades mentaux ».
41% des transgenres ont fait au moins une tentative de suicide.
1,6% dans la population en général.
Source : La presse (Source: National Center for Transgender Equality)