Burn out

Syndrome d’épuisement professionnel

L’objectif de cette fiche mémo est de définir le syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé burnout, et de proposer des recommandations visant à améliorer son identification et sa gestion, ainsi que l’accompagnement des patients lors de leur réintégration au travail. Il est important de noter que ces recommandations se concentrent exclusivement sur l’aspect clinique du sujet, laissant de côté toute intervention relative à l’environnement de travail et à son organisation. Cependant, il est crucial de souligner que ces aspects environnementaux jouent un rôle essentiel dans la prévention du burnout.

Cette fiche mémo traite de la définition du syndrome d’épuisement professionnel, de ses méthodes de repérage, de sa prise en charge, ainsi que de l’accompagnement des patients lors de leur retour au travail. Les principaux destinataires de ces recommandations sont en priorité les médecins généralistes et les médecins des services de santé au travail. Toutefois, il est important de noter que ces recommandations s’appliquent à l’ensemble des travailleurs, quel que soit leur statut. Une fois de plus, il est essentiel de rappeler que cette fiche mémo se limite au volet clinique de la question, et que les actions visant à modifier l’environnement de travail et son organisation demeurent essentielles dans le cadre d’une stratégie globale de prévention du burnout. Les médecins généralistes et les médecins du travail sont encouragés à établir des liens entre le diagnostic individuel et les facteurs de risque associés aux conditions de travail.

Contexte

L’évolution des conditions de travail et des structures organisationnelles est associée à une augmentation de la prévalence des facteurs de risque psychosociaux, susceptibles de nuire à la santé tant sur le plan physique que mental. Il est important de noter que le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas classifié comme une maladie dans les systèmes de référence tels que le CIM-10 et le DSM-5. Il partage des similitudes avec d’autres situations non spécifiques, telles que la souffrance au travail ou les conséquences du stress lié à l’activité professionnelle. Il convient de souligner qu’après les affections liées à l’appareil locomoteur, les troubles de santé mentale liés au travail constituent le deuxième groupe d’affections d’origine professionnelle le plus fréquent au sein de la population active en France.

Définition

Le syndrome d’épuisement professionnel, également connu sous le terme anglais “burnout,” se manifeste par un “épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’un engagement prolongé dans des situations professionnelles particulièrement exigeantes sur le plan émotionnel.” Cette conception du burnout a été développée par Christina Maslach et repose sur trois dimensions essentielles : l’épuisement émotionnel, la cynisme envers le travail (exprimé par la dépersonnalisation ou l’indifférence), et la diminution de l’accomplissement personnel au travail, se traduisant par une réduction de l’efficacité professionnelle.

Symptômes

Le burnout représente un ensemble de symptômes qui nécessite une démarche diagnostique visant à évaluer la gravité du trouble, à déterminer son type diagnostique, et à identifier ses liens avec les conditions de travail. Il est important de noter que le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas une maladie spécifiquement définie.

Ce syndrome peut se manifester à travers divers symptômes, souvent de manière progressive et insidieuse, entraînant une rupture avec l’état précédent. Ces symptômes incluent, sans s’y limiter :

  • Sur le plan émotionnel : anxiété, tensions musculaires diffuses, humeur dépressive ou perte d’enthousiasme, irritabilité, hypersensibilité, et parfois l’absence d’émotion ;
  • Sur le plan cognitif : des troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration, ainsi que des problèmes au niveau des fonctions exécutives ;
  • Au niveau comportemental ou interpersonnel : retrait social, isolement, comportement agressif par moments, voire des comportements violents, une diminution de l’empathie, des sentiments de ressentiment et d’hostilité envers les collègues, ainsi que des comportements addictifs ;
  • Sur le plan motivationnel ou lié à l’attitude : un désengagement progressif, une baisse de motivation et du moral, une perte des valeurs associées au travail, et des doutes sur ses propres compétences, pouvant se traduire par une remise en question professionnelle et une dévalorisation de soi ;
  • Sur le plan physique (non spécifique) : une fatigue générale (asthénie), des troubles du sommeil, des problèmes musculo-squelettiques (tels que des douleurs lombaires, cervicales, etc.), des crampes, des céphalées, des vertiges, une perte d’appétit, ainsi que des troubles gastro-intestinaux.